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Conflit d’intérêts ?

Banc Public n° 203 , Octobre 2011 , Frank FURET



Mario Draghi, gouverneur de la banque d’Italie, succédera en novembre prochain à Jean-Claude Trichet au poste stratégique de président de la Banque centrale européenne (BCE).


Mario Draghi a été, de 2001 à 2005, vice-président en Europe de la banque d’affaires Goldman Sachs, qui a aidé en 2001 et 2002 la Grèce à dissimuler plusieurs dizaines de milliards d’euros d’emprunts d’Etat, et c’est dangereux pour les finances européennes. Il peut tout aussi bien être menteur et incompétent. On attend avec impatience ses explications devant le Parlement européen, où siègent les Grecs assez remontés contre la banque d’affaires américaine, puisque ces opérations menées en complicité avec le parti de droite au pouvoir à l'époque, a conduit la Grèce tout droit dans la nasse actuelle et son cortège de chômage et de privations. Mais l’avis du Parlement Européen n’est hélas que consultatif…

Auditionné par les eurodéputés le 24 juin, Mario Draghi a assuré qu'il n'avait rien à voir avec le deal établi entre Goldman Sachs et la Grèce en 2001. La banque américaine avait alors proposé un montage financier permettant de dissimuler l'ampleur de la dette grecque. Le pays aurait déboursé 300 millions d'euros pour bénéficier de ces instruments.

A l'eurodéputé français Pascal Canfin, qui lui a posé la question,  Draghi a d’abord  répondu qu'il n'était pas en charge des dettes souveraines, qu’il n’était pas au courant. Problème: le communiqué de presse publié par Goldman Sachs au moment de son embauche stipulait qu'il serait en charge de développer les activités de la banque auprès des gouvernements et de leurs agences. Ce à quoi  Mario Draghi déclara  avoir demandé ensuite à sa hiérarchie de ne pas être associé à des produits liés aux dettes souveraines. Donc, remarque Canfin sur son blog, «Goldman Sachs aurait recruté Mario Draghi et précisé officiellement lors de son embauche qu'il était en charge des dettes souveraines. Puis, Mario Draghi, aurait demandé ensuite à ne pas  mener à bien la mission dont il avait été chargé». Des réponses qui laissent perplexe: soit il ment, et c’est grave pour la BCE. Soit il est incompétent.

ATTAC, notamment, a critiqué l'arrivée de ce banquier issu de l'établissement financier devenu le symbole des dérives des grandes banques d'investissement;  Goldman Sachs a été poursuivi pour fraude dans le cadre de la crise des subprimes et nomination de M. Draghi ne signifie, pour ATTAC, qu’une chose: la BCE défend non pas l'intérêt des citoyens et contribuables européens, mais celui des banques.

Frank FURET

     
 

Biblio, sources...

«Mario Draghi: un « truqueur » à la tête de la BCE?»,  Hervé Nathan, Marianne 2, 28 Avril 2011

«Pour ou contre un ex de Goldman Sachs à la tête de la BCE?»
, Zineb Dryef, Rue89, 25 juin 2011

 
     

     
   
   


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