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Pourquoi le monde va continuer à crever de chaud

Banc Public n° 297 , Septembre 2023 , Natacha POLONY



Libre circulation des capitaux, libre circulation des marchandises, libre circulation des hommes, tel est le mantra qui a présidé à la mondialisation occidentalo-centrée depuis les années 1970. Il reste celui de l’Union européenne, depuis que l’Acte unique est venu le sanctifier en 1986. 


 

Pour preuve, l’énergie que met Ursula von der Leyen à faire advenir le traité de libre-échange avec le Mercosur, dont le principal résultat sera de maintenir les pays d’Amérique latine dans un modèle d’agriculture intensive uniquement tourné vers l’export et destructeur des ressources. Accessoirement, il finira d’achever l’agriculture française. Emmanuel MACRON peut-il, d’un côté, organiser un sommet qui prétend imaginer un autre système et, de l’autre, perpétuer ce même système en acceptant ce traité de libre-échange ? La contradiction n’a pas l’air de le traumatiser.

 

Ajoutons que le trou noir au cœur de ce système est la toute-puissance des entreprises de transport maritime. Ces merveilleuses entreprises engrangent des sommes faramineuses (mais elles sont moins visibles que TotalEnergies), et le numéro deux du secteur, le français CMA CGM, ne paie en impôt que 2% de son résultat pour un bénéfice net de 23 milliards d’euros en 2022, ce qui permet à son PDG, Rodolphe SAADE, d’investir largement dans les médias. Quant au numéro un, l’italo-suisse MSC (propriété de la famille Aponte, ce qui vaut à Alexis KOHLER, cousin de la famille et secrétaire général de l’Elysée, une mise en examen pour prise illégale d’inté­rêts), il ne publie pas ses résultats… Et les porte-conteneurs géants continuent d’inonder l’Occi­dent de produits inutiles fabriqués à base de plastique.

 

On se souvient de la démission fracassante de Nicolas HULOT (…) Son constat était sans appel : le libre-échange n’est pas compatible avec la préservation du climat. Un modèle qui engendre des profits faramineux pour la sphère financière et les multinationales a peu de chance d’être remis en cause, du moins tant que ce sont les pays émergents et les classes populaires des pays développés qui en sont les principales victimes. Sauf que, désormais, il fait plus de 40 degrés l’été, même pour les milliardaires propriétaires d’entre­prises de logistique.

 

 

Natacha POLONY

     
 

Biblio, sources...

Natacha POLONY,

Marianne, 22 juin 2023

 
     

     
   
   


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